Défaut de paiement du Ghana, appel demandant l’annulation de la dette du Sri Lanka et Pakistan doublement victime

Le Ghana a suspendu le paiement de la plupart de ses dettes extérieures le 19 décembre, une semaine après avoir conclu un accord avec le FMI pour un prêt de 3 milliards de dollars. Selon Reuters, le Ghana s’est adressé au Club de Paris pour une restructuration « accélérée » de sa dette au titre du Cadre commun. Lorsque nous avons rencontré le secrétariat du Club de Paris fin novembre, il nous a été dit que la seule voie que pouvait emprunter le Ghana était le Cadre commun.

Les détenteurs d’obligations du Ghana ont créé un comité de créanciers dès décembre, comprenant Abrdn, Amundi, BlackRock, Greylock Capital Management et Ninety One. Selon les données de la Banque du Ghana, environ 45 % de la dette extérieure du Ghana, qui s’élève à 28,4 milliards de dollars, est contractée auprès des détenteurs d’obligations, et seulement 13 % auprès de créanciers bilatéraux (1,7 milliard de dollars auprès de la Chine et 1,9 milliard de dollars auprès des créanciers du Club de Paris). Le Ghana met également en œuvre un programme d’échange de la dette intérieure et fait face à des poursuites de la part des détenteurs d’obligations nationaux.

Alors que le Sri Lanka devrait avancer dans les négociations sur la dette, un groupe de 182 économistes et universitaires du développement du monde entier appellent à l’annulation de la dette, seule chance de redressement pour le Sri Lanka. La lettre a été reprise, grâce au communiqué de presse de Debt Justice, par The Guardian (qui s’est intéressé au rôle des créanciers privés et des fonds spéculatifs dans le blocage de l’allègement de la dette du Sri Lanka), Bloomberg, le Daily Mirror au Sri Lanka ou le Hindu en Inde.

Le Pakistan est également confronté à une situation très compliquée, notamment après les inondations d’octobre. La communauté internationale n’a promis que 9 milliards de dollars sur les 16,3 milliards de dollars estimés nécessaires pour l’aide aux victimes des inondations. « Les réserves de change du pays sont tombées à 5,6 milliards de dollars, contre 10 milliards en juin, et ne couvrent qu’un mois d’importations, selon les chiffres officiels. » Les discussions sur les risques de défaut de paiement de la dette se poursuivent alors que le pays est en négociation avec le FMI pour débloquer la prochaine tranche de 1,1 milliard de dollars de son prêt au pays. Le fonds a retenu le paiement en attendant que le Pakistan adopte des mesures d’austérité, notamment la réduction des dépenses et l’augmentation des prix du gaz et de l’énergie, qui sont subventionnés. Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a de nouveau appelé à une réforme de l’architecture financière internationale lors d’une conférence sur le soutien au Pakistan pour qu’il devienne résilient au changement climatique : « Le Pakistan est doublement victime du chaos climatique et d’un système financier mondial injuste. Ce système refuse régulièrement aux pays à revenu intermédiaire l’allégement de leur dette et les financements concessionnels nécessaires pour investir dans la résilience face aux catastrophes naturelles. Nous devons donc trouver des moyens créatifs pour permettre aux pays en développement d’accéder à l’allègement de la dette et aux financements concessionnels lorsqu’ils en ont le plus besoin. »

Enfin, juste avant les vacances de Noël, Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, a expliqué que le FMI met en place une table ronde pour discuter de la dette souveraine mondiale avec une grande variété de parties prenantes, y compris la Chine et les créanciers du secteur privé. Nous devrons demander au Fonds si les pays emprunteurs sont également invités à cette table ronde.

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