Le Togo présente une forte vulnérabilité face aux changements climatiques, avec toutefois une évolution favorable ces 20 dernières années, notamment en matière d’accès à l’eau potable. Le niveau de préparation reste, quant à lui, faible malgré de légers progrès depuis 20 ans ; les capacités dites « sociales » sont particulièrement limitées, notamment en ce qui concerne l’accès à l’éducation tertiaire.
L’agriculture, tributaire de la pluviométrie, demeure le moteur de l’économie togolaise, avec 40% du produit intérieur brut (PIB) en 2017, et contribue à l’essentiel de la croissance du pays (+4,9% en 2018), poussée notamment par la politique de transformation agro-alimentaire de ces dernières années dans tout le pays. Les changements climatiques menacent toutefois les performances futures de l’agriculture, de l’élevage (en particulier au nord du pays) et de la foresterie. Cependant, le Togo présente le taux de déforestation parmi les plus élevés au monde.
En 2015, le Togo, à l’instar de beaucoup de pays qui sont parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), a élaboré sa Contribution Prévue Déterminée au niveau National (CPDN). Cette CPDN a été soumise en septembre 2015 au Secrétariat de la CCNUCC, en prélude à la préparation de la 21ème session de la Conférence des Parties (CdP) à ladite Convention. Ce document présente les engagements du pays en matière d’adaptation et d’atténuation face aux changements climatiques. Après la ratification de l’Accord de Paris par le Togo le 28 juin 2017, les engagements contenus dans la CPDN du Togo ont été reconduits comme ceux du pays dans sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN) vis-à-vis de l’Accord de Paris. Le Togo s’est donc lancé en 2020 dans l’actualisation de sa CDN, avec l’appui de la promesse climatique du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ; la CDN actualisée a été publiée fin 2021. Au titre de ses engagements révisés, le pays a élargi la couverture des secteurs incluant gaz et polluants. Par ailleurs, compte tenu des bons résultats atteints sur la période 2015-2020 en matière de déviation de la trajectoire de croissance des émissions de gaz à effet de serre (GES), le pays a renforcé son ambition à l’horizon 2030. De façon inconditionnelle, le Togo s’est engagé dans une réduction de ses émissions de GES à hauteur de 20,51% à horizon 2030, soit 6 236,02 Gg CO2eq par rapport au scenario de référence. Avec l’appui de la communauté internationale, le Togo pourrait s’engager, s’il bénéficie du soutien requis, pour un objectif conditionnel de réduction supplémentaire des émissions de GES estimé à 30,06 % par rapport au scénario de référence. A cet égard, l'objectif de réduction totale du Togo serait de 50,57% en 2030 par rapport au scénario de référence.
Outre l’actualisation des engagements, le Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF) a exprimé, dans la perspective de renforcer le cadre de mise en oeuvre de sa CDN, le besoin de mieux intégrer les enjeux liés aux changements climatiques dans la planification territoriale à l’aune du processus de décentralisation au Togo.